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Ces pays africains champions de la croissance mondiale

Décidément, rien ne semble résister à la Côte d’Ivoire en ce début d’année. Même les huitièmes de finale de la Coupe d’Afrique des nations (CAN). Donnés perdants face au Sénégal, champion d’Afrique en titre, les Eléphants ivoiriens ont pourtant gagné in extremis, lundi 29 janvier, dans une arène de Yamoussoukro à l’ambiance surchauffée.
La semaine précédente, c’est une victoire d’un autre type que le pays a remportée en revenant sur les marchés obligataires internationaux. Un test réussi haut la main. L’opération, qui lui a permis de lever 2,6 milliards de dollars (2,4 milliards d’euros), a été largement « sursouscrite », autrement dit la demande a été bien supérieure à l’offre. Les investisseurs étaient prêts à acquérir pour 8 milliards de dollars d’emprunts ivoiriens.
Un succès pour Abidjan alors que plus aucun Etat subsaharien ne s’est risqué sur les marchés depuis près de deux ans. Il faut dire que « la Côte d’Ivoire sort du lot », estime Dominique Fruchter, économiste spécialiste de l’Afrique chez l’assureur-crédit Coface. « Le pays est diversifié, avec une volonté de développer des filières industrielles. L’investissement public est en pointe et l’investissement privé est encouragé », énumère l’analyste. Des exportations de rente assez variées (cacao, hévéa, anacarde…), couplées à une politique de grands travaux et une certaine stabilité institutionnelle suscitent l’adhésion des bailleurs internationaux.
Une trajectoire qui se reflète dans les chiffres de la croissance : celle-ci devrait s’établir à 6,6 % en 2024 selon le Fonds monétaire international (FMI), plaçant le pays dans le peloton de tête des économies les plus performantes du monde. Mais si la Côte d’Ivoire se distingue par sa capacité à renouer avec les investisseurs, elle n’est pas la seule championne de la croissance à l’échelle d’une région pourtant soumise à de nombreux vents contraires.
Dans le top 10 ou le top 20 des pays dont les produits intérieurs bruts (PIB) devraient progresser le plus fort en 2024, une majorité vient d’Afrique subsaharienne, d’après les prévisions du FMI comme de la Banque mondiale. On y retrouve le Sénégal et la Tanzanie, le Rwanda et le Bénin ou encore l’Ouganda et l’Ethiopie.
Le tableau peut surprendre tant les discours économiques vis-à-vis du continent sont marqués par la morosité. « Les faiblesses persistantes de l’Afrique du Sud et du Nigeria, deux poids lourds qui pèsent ensemble 40 % du PIB de la région, tirent la moyenne continentale vers le bas, rappelle Patrick Curran, économiste pour la société britannique de services financiers Tellimer. Mais l’Afrique est vaste et il y a de fortes disparités entre les pays. »
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